Par Stéphanie Eismann, enseignante
Projet sur la pédagogie de projet et le vivre ensemble à l’école
Mise en place d’un conseil d’enfants à l’école maternelle (grande section)
Le conseil d’enfants donne une primauté à la parole, cela met les enfants en position de sujet. Il ne leur est pas demandé d’être des enfants parfaits, mais d’adopter une posture d’élève dans un cadre particulier qu’est l’école. C’est aussi le lieu où vivre ensemble est le produit d’un ensemble d’interactions entre les personnes d’un groupe, qui s’expriment et qui s’entraident, en appréciant les différences des uns et des autres. Il est aussi le lieu où ils peuvent exprimer leur adhésion aux projets, la satisfaction de les avoir menés à bien ainsi que leurs émotions et leurs ressentis intérieurs (cf. les différents récits).
Par ailleurs, lorsque les enfants sont excités ou fatigués par une surcharge cognitive et que je me rends compte qu’aucun apprentissage ne pourra être efficace dans ces conditions, je m’autorise à faire une pause avec eux en pratiquant des exercices de respiration durant quelques minutes leur permettant de prendre conscience de leur corps et de s’ancrer dans le temps présent.
En donnant du sens aux apprentissages et en facilitant les interactions au sein du groupe et avec l’extérieur, l’expérience de la pédagogie de projet s’avère positive pour le bien vivre ensemble et pour la confiance de chacun.
Concrètement :
Les enfants se réunissent au coin regroupement avant la pause déjeuner, et en fin de journée pendant 5 minutes et disent en respectant la parole de chacun ce qu’ils ont fait de bien comme aider un copain tombé dans la cour de récréation. Ils répondent à la question : « Qu’est ce qui a apaisé ton cœur aujourd’hui? », « Qu’est-ce que tu as fait de bien aujourd’hui » En toute fin de journée, j’écris au tableau à l’aide d’une craie le prénom de tous les enfants. Ainsi, le message que je tiens à leur faire passer, c’est que peu importe ce qu’ils ont commis, ils sont là pour apprendre à maîtriser leurs émotions et que chacun y parvient. On va focaliser sur ce qui va bien, plutôt que sur ce qui va mal. Ainsi, le lendemain est un nouveau jour, où ils vont commettre de nouvelles actions.
Exemples des différents récits des enfants :
-Récit des agressions entre élèves :
(D.) : « C. a griffé F. sur le front »
-Relevé des incivilités (point de vue du professeur des écoles)
C. est montée sur le banc pour s’installer au coin regroupement
M. porte sa capuche au coin regroupement
Dans un premier temps j’attends de croiser le regard de l’enfant, et dans un second temps, lorsque qu’il y a contact oculaire et que l’enfant adopte le comportement attendu, qu’il se corrige : je constate qu’il a intégré les interdits. Nous créons un lien de confiance, La verbalisation n’est pas nécessaire.
-Récit de gestes de solidarités :
(D.) « Je suis allée chercher le manteau de F.
(N.) « Quand D. est tombée je lui ai dit « ce n’est pas grave » et j’ai appelé la maîtresse
(C.) « S. m’a aidée à me relever »
(A.) « J’ai aidé R. à mettre son manteau »
(G.) « J’ai aidé A. à se relever car il est tombé dans la cour de récréation »
Point de vue professeur des écoles : S. a pris conscience de sa place et en motricité elle a attendu son tour. Cette remarque faite à ce moment-là me permet de revenir sur la vigilance à avoir en motricité.
-Récit des satisfactions :
(I.) « J’ai fait mon travail »
(D.) « J’ai fait de la peinture »
(C.) « On a été sages »
Je rêve d’un monde où chaque vie est précieuse pour lui ; où chaque existence est essentielle pour soi.
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