ALGER – Jeudi, 16 mai, sera célébré la Journée internationale du vivre-ensemble en paix, symbolisant une somme de valeurs que le peuple algérien incarne depuis le 22 février dernier, en revendiquant, de manière pacifique et avec un esprit de solidarité exemplaire, un ordre politique nouveau, fondé sur l’Etat de droit.
La mobilisation populaire et les manifestations massives organisées depuis cette date pour réclamer un changement radical du système politique ont suscité l’admiration du monde entier par leur civisme et leur déroulement pacifique dans tout le pays.
Le peuple algérien a fait montre d’un degré élevé de conscience politique et un attachement profond à l’action politique pacifique lors de ces manifestations exemptes d’affrontements et se déroulant dans une ambiance conviviale, solidaire et d’entre-aide. Les Algériens ont manifesté en familles et toutes les tranches d’âge et les catégories professionnelles étaient représentées.
La communauté algérienne à l’étranger a également participé au « hirak » (mouvement populaire) illustrant ainsi son attachement viscéral à la patrie.
Parmi les slogans scandés par les manifestants, ceux qui reviennent le plus sont « djeich chaab khawa khawa »(l’armée et le peuple sont frères ») et « silmiya, silmiya » (« pacifique, pacifique »). Des slogans entendus sur tout le territoire national et traduisant la volonté de réformer profondément le pays mais en veillant jalousement à préserver sa stabilité et son unité.
Les images de jeunes nettoyants les rues à la fin des manifestations et la foule de milliers de personnes cédant rapidement et dans l’ordre le passage à une ambulance ont fait le tour du monde. Le peuple algérien se révèle tel qu’il est: fier, digne et attaché à la paix.
Le commandement de l’Armée nationale populaire (ANP) a tenu, de son côté, à souligner « la forte cohésion entre le peuple et son Armée ». Il a, dans ce sens, exprimé avec force son « refus catégorique de verser une seule goutte de sang du peuple, depuis le début des marches pacifiques et sa détermination à faire barrage à tous ceux qui tenteraient d’ébranler la stabilité du pays et d’attenter à l’unité du peuple« .
Il a affirmé aussi son « alignement aux côtés du peuple afin d’atteindre ses objectifs visant à opérer le changement escompté ».
La journée internationale du vivre-ensemble en paix a été instaurée par l’Organisation des Nations unies en 2017. La résolution relative à cette journée, fruit d’une initiative de l’Algérie, a été adoptée par consensus par 193 pays membres de l’ONU.
L’objectif de la résolution (72/130) de l’Assemblée générale de l’ONU est de favoriser une « mobilisation continue des efforts déployés par la communauté internationale en faveur de la paix, de la tolérance, de l’inclusion, de la compréhension et de la solidarité ».
Cheikh Khaled Bentounes, fondateur de l’Association internationale soufie Alawiyya, à l’origine du projet de proclamer une journée internationale du vivre-ensemble en paix, a préconisé, à l’occasion de la célébration de la deuxième édition, de créer des « maisons de la paix » au sein d’écoles maternelles et primaires afin « d’éduquer les enfants à la culture de la paix grâce à une pédagogie alternative », précisant qu’il en existe déjà en Algérie, au Maroc et en Hollande.
Dans un entretien au journal français Nice-matin, Cheikh Bentounes a indiqué que son association travaille avec des universités au Canada, en Allemagne, des ONG et l’Unesco pour vulgariser la culture de la paix dans toutes les écoles du monde.